Soixante ans d’absence et le voilà bientôt de retour. Peu avant midi ce mardi, a lieu la pose du premier rail du tram transfrontalier reliant Genève au centre d’Annemasse. C’est sur la place du marché de Gaillard, juste de l’autre côté de la douane de Moillesulaz, que le rendez vous est donné. Un acte symbolique pour célébrer cette future infrastructure. Le premier des trois trams transfrontaliers est en cours de construction. Au point que la rue de Geneve ressemble à un champ de bataille depuis des mois.
Le futur tramway doit entrer en service en novembre 2019. Le premier tronçon va de Moillesulaz au parc Montessuit, dans le centre de la ville voisine, soit 4 arrêts. La cadence prévue est d’un tram toutes les huit minutes. Quant à la fréquentation moyenne, elle est estimée à 10 000 voyages par jour. La future ligne sera exploitée par les Transports publics genevois. Pour ce premier tronçon, le coût est de 57 millions d’euros, dont 44% financés par Berne dans le cadre du projet d’agglomération.
Ça s’annonce plus compliqué pour la phase 2. Il s’agirait, dans un second temps, de prolonger le tram du centre ville d’Annemasse jusqu’au quartier populaire du Perrier. Un prolongement qui a tout son sens, estiment les élus locaux, puisqu’il desservira des secteurs encore plus peuplés. Mais la Confédération n’est visiblement pas convaincue. Elle a refusé d’allouer des crédits à ce second tronçon dans le projet d’agglomération 3. “Quimporte !” clament les élus français, convaincus du bien-fondé du prolongement jusqu’au Perrier. En attendant, c’est avec enthousiasme qu’ils posent le premier rail de ce tram. Celui-là même qui, rappelons-le, traversait la frontière en 1902 avant d’être démantelé en 1958.
@marie_prieur