Et si le Léman Express pouvait produire de la chaleur, c’est le monde de demain…
L’idée n’en est encore qu’en phase de tests, mais elle est intéressante et prometteuse. A la baguette: l’office cantonal de l’énergie, les Services Industriels Genevois, l’EPFL et un bureau d’ingénierie qui ont lancé conjointement un projet pilote dès 2018 pour tenter d’exploiter la chaleur produite par le Léman Express à la gare de Lancy-Bachet. L’idée c’est que le passage et le freinage des trains dissipent de l’énergie, qui pourrait être récupérée pour alimenter ensuite des réseaux de chauffage ou de refroidissement dans les constructions situées aux alentours. Pour se faire, il a d’abord fallu implanter, en amont, des tubes remplis d’un fluide qui transporte la chaleur: ils ont été coulés dans la dalle en béton, sous les rails et dans les parois, lors de la construction de la gare lancéenne. Et le tout est relié à une pompe à chaleur pour produire du chaud et du froid.
Est-ce que cette technique est efficace?
Alors on manque encore un peu de recul et d’expériences en la matière parce que les structures énergétiques de ce type dans des tunnels ferroviaires ne sont encore que peu répandues. On dispose donc de peu de données pour évaluer leur performance. Et c’est aussi tout l’enjeu de ce programme genevois pour modéliser les échanges thermiques et évaluer le potentiel géothermique réel. Prochaine étape: le dispositif va donc être couplé à la pompe à chaleur pour simuler le fonctionnement en conditions réelles sur une année entière. Viendra ensuite le temps d’analyser les résultats obtenus sur un cycle de saisons complet pour estimer précisément la puissance du système. Mais déjà, les SIG tablent sur une puissance thermique de 200kW, soit l’équivalent de l’énergie consommée par 20 appartements familiaux urbains d’environ 90m2. Le Léman Express n’a pas fini de souffler le chaud et le froid…