Le Bureau du Conseil municipal de la Ville de Genève est en colère: il veut étendre les investigations de la Cour des comptes sur les excès de l’Exécutif. Réuni en séance extraordinaire ce samedi, il souhaite tout savoir des frais professionnels des magistrats depuis 2007.
Pour rappel, l’audit de la Cour des comptes rendu jeudi ne couvrait que l’année 2017. Il révélait que certains conseillers administratifs, au premier rang desquels Guillaume Barazzone et Esther Alder, avaient utilisé de l’argent public pour couvrir des frais privés, notamment des courses de taxis à destination privée ou de l’alcool en boîte de nuit.
« Le Bureau souhaite que toute la lumière soit faite sur la nature des ses dépenses et le laxisme de l’Exécutif de la Ville de Genève et demandera à la Cour des comptes d’étendre son audit sur une période de dix ans, ceci dans un souci d’équité quant au traitement applicable à tous les citoyens », écrit-il ce samedi. Il s’est dit consterné par les conclusions de ce rapport et relève « avec regret » l’obstruction que les membres du Conseil administratif n’ont cessé de faire auprès de la Cour durant l’enquête.
Séance entièrement dédiée aux abus
Le Bureau exige également l’application totale des onze recommandations émises par la Cour des comptes. Or, l’Exécutif de la Ville en refuse toujours trois à ce jour, dont celle demandant une plus grande transparence dans ses frais professionnels. Il invite en outre la commission des finances et les partis politiques à « prendre toutes les mesures qu’ils estimeront nécessaires pour mettre fin à ces pratiques inadmissibles ».
Pour conclure, le communiqué de presse indique que la séance du prochain Conseil municipal, le 13 novembre, sera consacré aux conséquences de cet audit. Les questions orales et autres urgences seront traitées en priorité avant de revenir à l’ordre du jour habituel le lendemain.
@raphaelleroy