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Compétitivité : pourquoi la Suisse a été reléguée

Le classement annuel des Etats par rapport à leurs performances économiques est paru cette semaine. C’est un peu de la routine. Sauf que cette fois, la Suisse est reléguée en quatrième position. Après avoir trôné pendant neuf ans au sommet. Comment faut-il le prendre ?

Pas forcément très bien, Philippe. Les commentaires à chaud se sont contentés de mentionner qu’il s’agissait d’un changement de méthode. D’une évolution dans les critères. Donc pas de souci à se faire. Et puis ce traditionnel rapport du World Economic Forum sur la compétitivité est préparé à Genève. Alors on se dit que c’est peut-être pour cela que l’on y accorde autant d’importance en Suisse.

On aurait quand même bien tort de faire comme si rien était. Bien sûr, les écarts entre pays sont assez faibles dans le Top 20 du classement. La France est en 17e position, pas très loin de la Suisse dans le fond.

En fait, la nouvelle approche accorde plus d’importance à des critères déterminants par rapport à la révolution industrielle et numérique en cours. Du coup, les Etats-Unis reprennent leur première place. Suivis de Singapour et de l’Allemagne. Et l’avance des Etats-Unis est cette fois très nette.

Alors dans quel domaine la Suisse a-t-elle des faiblesses ?

C’est surtout dans l’adoption des technologies de l’information. Là c’est la Corée du Nord qui est en tête. Il s’agit de numérisation de la vie quotidienne et des services publics. De tout ce qui peut se faire directement sur un smartphone. Les Suisses ont clairement du retard.

Les deux autres grandes faiblesses sont plus traditionnelles (si l’on peut dire) : l’ouverture commerciale vis-à-vis de l’étranger dans des domaines protégés comme la santé, l’électricité, l’agriculture. Et puis, ce qui est aussi lié à cela : la complexité pénalisante des prix et du marché intérieur. Là, les Suisses sont tout simplement les derniers. Afrique comprise. Mais ce n’est pas nouveau, et il n’y a pas vraiment de volonté de simplifier.

Et puis vous savez, il y a 98 critères de ce genre dans 12 domaines différents. Allant de la qualité des institutions à la capacité d’innovation en passant par les infrastrutures et le dynamisme des affaires. Ce n’est pas parce que ce sont les plus forts dans certains domaines que les Suisses dominent ce classement. C’est parce qu’ils assurent dans beaucoup de domaines différents.   

Mais dites-nous quand même là où ils sont les meilleurs du monde.

Je vois que vous aimez les clichés. Eh bien dans l’efficacité des services ferroviaires, figurez-vous. Mais c’est en baisse, comme chacun s’en rend compte. Et ce rapport le confirme.

Les Suisses sont aussi premiers dans le coopération entre employés et employeurs. Dans les connections internet fixes à large bande. Premiers aussi dans la formation permanente et des équipes. Ou encore en matière de leadership mondial sur des segments de marché particuliers et spécialisés. Très important. Ah oui, j’oubliais : les Suisses sont les meilleurs du monde dans la fiabilité de l’approvisionnement en eau.

 

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