Selon une enquête de l’Université de Genève, les femmes ne se sentent pas libres partout dans l’espace public. Cette enquête a été mandatée par la Ville de Genève dans le cadre du plan d’action municipal « Objectif zéro sexisme dans ma ville » en oeuvre depuis 2019. Le troisième volet de sa campagne aura lieu du 9 au 29 novembre. Les visuels utilisés rappellent que les femmes ont le droit de faire usage de la ville en toute sérénité.
« Genève une ville égalitaire? » C’est le titre de l’enquête menée par l’Université de Genève dans le cadre du plan d’action municipal « objectif zéro sexisme dans ma ville ». Mandatée par la Ville de Genève, l’UNIGE a récoltée à l’automne 2019 des données auprès de 80 femmes divisée en une douzaine de focus-groupe représentatifs de la population. L’objectif: mieux connaître leurs expériences et leurs perceptions de l’espace public genevois. Les résultats de l’enquête pointent de nombreux problèmes. Les précisions d’Alfonso Gomez, conseiller administratif en charge de l’égalité et la diversité.
Résultats contrastés
Les résultats de l’enquête menée par l’Université de Genève sont contrastés. Si la qualité de vie est appréciée à Genève, toutes les femmes n’en profitent pas de la même manière. De nombreux problèmes sont pointés du doigt notamment la privatisation de l’espace publique par les hommes. L’enquête confirme que les espaces publiques ont un genre. Par exemple, les bars sont plus masculins, les commerces plus féminins, tandis que les parcs et restaurants sont mixtes. Certains points ont surpris Alfonso Gomez.
L’espace public est vu par les femmes comme un lieu d’interactions non désirées où elles doivent constamment gérer l’insécurité. Les femmes vont également prendre plus de précautions la nuit. Autre point: elles adaptent leur façon de se déplacer. Si certaines préfèrent se déplacer à pied, elles vont cesser de le faire la nuit. Plus globalement, l’enquête révèle que les femmes sont toujours dans l’anticipation de certains risques et développement des stratégies pour y faire face ou les éviter.
Quelles solutions?
Le rapport émet cinq séries de recommandations qui vont de l’aménagement du territoire à penser une politique de transport abordables et sécures en passant par la sensibilisation aux discriminations de genre. Pour Alfonso Gomez, les mesures prises jusqu’à présent ne sont pas suffisantes.
La Ville de Genève a par ailleurs annoncé que le troisième volet de sa campagne « Objectif zéro sexisme dans ma ville » aura lieu du 9 au 29 novembre, avec trois visuels sur la liberté de faire du sport, de flâner et de se déplacer sans être harcelée. En raison de la situation sanitaire, une partie des activités prévues au mois de novembre est reportée en mars 2021.