Genève, le référendum contre la nouvelle loi sur l’alcool, les produits du tabac et assimilés a été déposé muni de 5760 signatures. Il a été lancé par les professionnels de la cigarette électronique qui contestent les interdictions de publicité et de fumer dans les lieux publics.
Le référendum a recueilli près de 500 paraphes de plus que les 5294 signatures valables requises. La loi sur la remise à titre gratuit et la vente à l’emporter de boissons alcooliques, de produits du tabac et de produits assimilés au tabac (LTGVEAT) vise à protéger les mineurs contre les risques d’addiction. Genève, comme Bâle-Ville, a ainsi devancé une loi fédérale en discussion à Berne.
« Les clients constituent un quart des signataires », a fait savoir mercredi Isabelle Pasini, présidente de l’Association romande des professionnels de la vape (ARPV), lors du dépôt des signatures. Le nom de la loi et le fait qu’elle vise à protéger les mineurs ont toutefois compliqué la récolte de signatures.
L’association est elle-même très satisfaite qu’une loi fixe à 18 ans l’âge légal pour la vente de tabac. Mais elle s’oppose à deux articles: l’interdiction de faire de la publicité sur le domaine public, qui revient à interdire aux magasins spécialisés de présenter des produits de vape en vitrine, et celle de fumer dans les lieux publics, qui empêchera de tester le produit en magasin.
Dispositions contre-productives
« La loi amalgame la vape au tabac. Or le vapotage fait partie de la solution pour arrêter de fumer », a souligné Sandro Scarpantoni, membre de l’ARPV. Dans les magasins spécialisés, il faut compter une trentaine de minutes pour établir un « diagnostic vapologique » qui permet ensuite de conseiller au mieux le client.
L’interdiction de fumer dans les lieux publics aurait aussi pour effet de renvoyer dans les fumoirs les personnes qui cherchent à diminuer leur consommation de tabac. Et bâcher la vitrine des magasins spécialisés renverrait la vape à quelque chose de honteux, ce qui serait également contre-productif en matière de santé publique, selon Mme Pasini.