A Genève, le parcours devant la justice du jeune militant pro-climat reconnu coupable de dommages à la propriété pour avoir souillé la façade du Credit Suisse de mains rouges n’est pas terminé. Insatisfaite de ce jugement rendu jeudi, l’avocate du membre du collectif Breakfree fait appel.
« Ce jugement est catastrophique », a indiqué vendredi à Keystone-ATS Laïla Batou. Elle s’insurge contre le fait que le Tribunal de police n’ait pas retenu l’imminence du danger. Le principe de subsidiarité aurait aussi dû être mieux analysé, selon Me Batou qui avait plaidé l’acquittement au bénéfice de l’état de nécessité.
Le militant de 23 ans a été condamné à 10 jours-amendes à 30 francs avec sursis ainsi qu’à payer 2250 francs à la banque pour les frais de nettoyage notamment. Le 13 octobre 2018, lors de la première grande Marche pour le climat à Genève, il avait avec un petit groupe de manifestants apposé ses mains couvertes de peinture rouge sur les murs de la banque afin de symboliser les victimes du réchauffement climatique.
Le Tribunal de police estime que l’action « mains rouges » n’était pas nécessaire et n’a pas empêché le réchauffement climatique. Selon Me Batou, le jeune n’avait que ce moyen à disposition pour faire entendre sa voix face aux institutions qui restent sourdes aux manifestations dans la rue. L’affaire sera traitée par la Chambre pénale d’appel et de révision.