Le président du Conseil d’Etat genevois Antonio Hodgers commente la situation des deux auxiliaires qui avaient dénoncé des pratiques litigieuses au Service des votations et élections. Il les qualifie de dénonciatrices plutôt que de lanceuses d’alerte.
« Les qualifier de lanceuses d’alerte est hasardeux, car il faut pour cela avoir dénoncé des faits avérés. Or le procureur général a, dans ses dernières conclusions, écarté toute fraude au Service des votations », relève M.Hodgers dans une interview parue vendredi dans Le Courrier. « Il faut aussi être de bonne foi et agir sans intérêt personnel caché », ajoute le conseiller d’Etat.
Il précise que la principale dénonciatrice travaillait en binôme avec le prévenu et a dénoncé des pratiques qu’elle assumait au quotidien. Selon le président de l’exécutif, il n’est pas exclu que la justice ait à se déterminer, dans un deuxième temps, sur le caractère diffamatoire de ces dénonciations.
Cette affaire qui a éclaté en mai avait ébranlé la République à la veille d’un scrutin important. Les locaux du Service des votations avaient été perquisitionnés et un employé interpellé. Il était question de bulletins de vote détruits ou ajoutés. Le procureur général avait calmé les esprits en déclarant qu’à ce stade l’enquête n’avait pas révélé de manoeuvre frauduleuse.
La procédure est toujours en cours. En attendant, les deux auxiliaires ne sont plus convoquées pour travailler. Il en va de même pour le prévenu. Choquée par cette mise à l’écart, les deux auxiliaires ont demandé via leurs avocats l’ouverture d’une procédure administrative en dommages et intérêts. Elles veulent être réintégrées.
Source: KEYSTONE-ATS